Choisir de quitter son pays pour étudier au Québec est une aventure en soi. Mais choisir de le faire à la Baie-James, c’est faire le pari de l’authenticité, de la proximité humaine et d’une nature grandiose. C’est ce qu’ont vécu Macano et Rodrigue, deux élèves internationaux venus du Congo et du Burkina Faso, qui ont trouvé bien plus qu’une formation au Centre de formation professionnelle (CFP) Baie-James.
Accompagnés par Carole Dubé, conseillère en formation et en immigration, ils partagent avec nous leur parcours avec franchise, humour et une profonde gratitude.
Étudier au Québec, quand on vient de l’étranger, exige du temps, de la planification et une bonne dose de détermination. Comme l’explique Carole Dubé, la première étape est de bien s’informer : choix du programme, compréhension du territoire, anticipation des délais. « C’est un processus d’au moins un an, et ça commence par un bon choix », précise-t-elle. L’élève doit obtenir un certificat d’acceptation du Québec (CAQ), puis un permis d’études délivré par le gouvernement fédéral. Une démarche exigeante, mais qui ouvre de réelles portes : « Ceux qui viennent jusqu’ici sont motivés, et ça se reflète dans leur implication. »
À leur arrivée, Macano et Rodrigue ont connu un véritable choc, thermique d’abord. « Je suis passé de +40°C au Congo à -42°C à la Baie-James », lance Macano en riant. Rodrigue, lui, est tombé malade les premiers jours à cause du décalage horaire. Mais très vite, ils ont trouvé leurs repères, grâce à l’accueil du CFPBJ, à l’encadrement des enseignants… et à une bonne dose d’autodérision.
« On me disait d’appuyer sur le « piton »… j’ai mis du temps à comprendre que c’était un bouton », raconte Macano. Les deux jeunes hommes soulignent l’importance des équipes autour d’eux, qui les ont aidés à apprivoiser les expressions locales, les outils numériques et surtout, à se sentir à leur place.
Le CFP Baie-James se distingue par sa formule en entrée périodique, sortie variable. Chaque élève reçoit un ordinateur et avance à son rythme sur la plateforme Moodle. Cette approche favorise l’autonomie, tout en permettant un accès rapide au milieu de travail, les stages commencent dès la deuxième semaine de formation.
« On a chacun notre coffre à outils, ce n’est pas comme ailleurs où tout est partagé », explique Rodrigue, inscrit en mécanique d’engins de chantier.
Macano, pour sa part, a suivi la formation en assistance à la personne en établissement et à domicile (APED). Ce qu’il a préféré ? Le mini-hôpital :
« C’est génial de pouvoir passer de la théorie à la pratique immédiatement, dans un environnement réaliste. »
Si Rodrigue est venu à la Baie-James pour rejoindre son père, déjà employé chez Barrette Chapais, Macano a suivi les conseils d’un oncle engagé dans le milieu de l’éducation. Tous deux ont trouvé un ancrage familial qui a facilité leur intégration. Mais c’est leur engagement professionnel, et ce qu’ils ressentent au quotidien, qui les retient.
« Ici, on te montre que tu as de la valeur. Je me sens encouragé, et je n’ai pas envie d’aller souffrir en ville », dit Rodrigue, avec le sourire. Macano, aujourd’hui employé au Centre régional de santé, abonde dans le même sens : « Quand un patient vous remercie, on ressent que notre travail compte. C’est ce que j’aime le plus. »
Pour Carole Dubé, l’histoire de ces deux jeunes hommes illustre bien pourquoi les employeurs ont tout à gagner à accueillir des élèves internationaux formés localement : « Ils ont déjà amorcé leur intégration, ils connaissent la réalité du territoire, et ils sont motivés. Il suffit d’être clair dans les attentes, d’offrir du soutien, et ça fonctionne. »
Elle insiste aussi sur l’importance de se faire accompagner par des personnes compétentes dans les démarches d’immigration : « Il y a beaucoup d’arnaques. Il faut s’entourer de partenaires reconnus ou de conseillers réglementés. »
À la fin de l’entrevue, chacun résume en trois mots ce que représente, pour lui, la Baie-James. Macano répond sans hésiter : havre de paix. Rodrigue opte pour : lieu de vision. Quant à Carole, elle évoque la dynamique du milieu, et surtout, le lien humain qui unit les gens,au CFPBJ comme dans toute la région.
Et c’est peut-être là que réside toute la force de ce territoire : un coin de pays vaste et froid, certes, mais profondément humain et accueillant. Un lieu où l’on ne fait pas qu’apprendre un métier : on construit une vie.
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