L’industrie minière du Québec est en pleine transformation. Entre la transition énergétique, l’automatisation et les nouvelles compétences requises, il devient crucial de préparer une main-d’œuvre prête à relever ces défis. Dans cet épisode d’Horizon d’Avenir, Christine Duchesneau, PDG de l’Institut national des mines du Québec, et Suzie Thériault, directrice générale du Comité sectoriel de main-d’œuvre des mines (CSMO Mines), partagent leur vision et leur engagement pour une formation de qualité dans le secteur minier. Ensemble, elles dévoilent comment des initiatives innovantes, comme le modèle d’alternance travail-études et le Programme de formations de courte durée, COUD, transforment la formation minière et renforcent la compétitivité de l’industrie. Découvrez comment la Baie-James devient un modèle en matière de formation professionnelle minière.
Christine et Suzie soulignent l’importance de collaborer étroitement avec les entreprises minières pour anticiper leurs besoins et y répondre efficacement. Un exemple phare de cette approche est le programme COUD, une formation de courte durée conçue pour répondre aux défis spécifiques du secteur.
« Grâce au programme COUD, les élèves se forment directement sur le terrain, avec des horaires et des procédures qui reflètent les réalités des sites miniers », explique Suzie. Cette formule permet non seulement de réduire le temps d’intégration des nouveaux diplômés, mais aussi d’assurer leur employabilité dès la fin de leur programme.
Christine ajoute : « Ce modèle sur mesure est particulièrement pertinent pour une région comme la Baie-James, où les défis géographiques et logistiques sont uniques. En travaillant main dans la main avec les entreprises, nous avons créé un cadre pérenne qui peut être reproduit ailleurs. »
Ce projet, qui bénéficie également du soutien de partenaires comme Services Québec et le ministère de l’Emploi et de la Solidarité sociale, montre qu’une collaboration bien orchestrée peut lever les barrières financières et logistiques souvent associées aux régions éloignées.
Le secteur minier accueille aussi une main-d’œuvre issue de l’immigration, renforçant la diversité et la richesse des équipes. « Nous recevons régulièrement des appels de personnes formées à l’étranger qui cherchent à intégrer l’industrie québécoise », explique Suzie. Ces candidats, souvent formés en Amérique du Sud ou en Afrique, arrivent avec une expérience précieuse, mais doivent s’adapter aux normes et procédures québécoises.
Pour faciliter cette transition, des initiatives comme les salons de l’immigration et les formations sur mesure jouent un rôle clé. Par exemple, des séances de « speed dating » entre entreprises minières et candidats internationaux permettent d’identifier rapidement des talents prometteurs. Une fois recrutés, ces nouveaux arrivants peuvent bénéficier de programmes comme le LARAC (Reconnaissance des acquis et des compétences), qui leur évitent de reprendre une formation complète en validant leurs expériences passées.
En parallèle, des efforts ciblés pour inclure les communautés autochtones, comme les récentes visites de femmes de la communauté d’Itum (Innu Takuaikan Uashat mak Mani-utenam) sur des sites miniers à Fermont, illustrent comment l’industrie s’engage à devenir plus inclusive et accessible.
L’automatisation, l’intelligence artificielle et d’autres technologies avancées transforment le visage de l’industrie minière. Les équipements modernes, comme les détonateurs électroniques ou les camions autonomes, sont désormais la norme sur les sites. « Les mines ne sont plus ce qu’elles étaient il y a 20 ans. Nous formons des professionnels qui travailleront dans des environnements hautement technologiques », précise Suzie.
Pour répondre à ces besoins, les programmes offerts au CFPBJ intègrent ces avancées dès la phase d’apprentissage. Les élèves apprennent non seulement à utiliser ces technologies, mais aussi à comprendre comment elles améliorent la sécurité et l’efficacité sur le terrain. Par exemple, des exercices pratiques sur simulateurs permettent de s’initier à des outils complexes avant de passer à des applications en conditions réelles.
Cette approche attire non seulement les jeunes générations, mais aussi les travailleurs expérimentés cherchant à moderniser leurs compétences. En combinant apprentissage pratique et immersion dans l’innovation, ces programmes assurent une transition fluide vers les environnements de travail les plus exigeants.
Les invités sont unanimes sur le rôle central du Centre de formation professionnelle de la Baie-James (CFPBJ) dans l’industrie minière québécoise. Christine résume : « Le CFP Baie-James est une bouffée d’air frais, un modèle d’innovation qui casse les barrières et se met constamment au service des besoins de l’industrie. »
Suzie ajoute : « Vous êtes des alliés naturels pour nous. La collaboration est facile et productive et l’agilité de votre équipe permet de développer des programmes en parfaite adéquation avec les exigences de l’industrie minière. » Le programme COUD, en particulier, illustre cette capacité d’adaptation et de collaboration entre les partenaires pour répondre aux besoins des entreprises.
À la Baie-James, le secteur minier est bien plus qu’une simple industrie. C’est une communauté soudée, portée par des valeurs d’innovation, de collaboration et de développement durable. Grâce à des partenariats solides entre l’Institut national des mines, le CSMO Mines et le CFP Baie-James, l’industrie peut compter sur une main-d’œuvre compétente et motivée pour répondre aux défis de demain.
« Mon souhait, c’est que le secteur minier continue de rayonner et de démystifier ses préjugés pour attirer toujours plus de jeunes », conclut Christine. Suzie partage cet objectif : « Avec plus de collaboration et d’innovation, nous pourrons faire briller l’industrie minière québécoise sur la scène internationale. »
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